Les familles sinistrées attendent impatiemment de pouvoir regagner leur foyer à la suite des inondations en Bosnie-Herzégovine

Sujets: Dans le monde, Situations d'urgence et catastrophes dans le monde
05 juin 2014

Vu d’avion, le nord-est de la Bosnie-Herzégovine donne l’allure d’un immense lac d’eau brune qui aurait englouti maisons, routes et voies ferrées. Alors que l’eau des crues se retire petit à petit, bon nombre de villageois – qui ont trouvé refuge chez des proches ou dans les centres d’hébergement gérés par la Croix-Rouge – se déplacent en bateau afin d’aller évaluer ce qui reste de leur maison inondée.

« On se croirait à nouveau en temps de guerre », affirme Anatelka Jerremovic en regardant en direction de sa maison située à quelques centaines de mètres d’elle, dans le village de Vucilovac, tandis que son mari tente de s’y rendre en bateau. 

Anatelka et sa famille ont évacué leur foyer le 17 mai et se sont tout d’abord rendus dans le village voisin de Brcko.

« Ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire », dit-elle. Les rivières Tinja et Sava sont sorties de leur lit et ont englouti la maison de la famille Jerremovic alors que cette dernière préparait une grande fête d’anniversaire. La famille voulait également célébrer le remboursement complet de l’hypothèque de cette maison qui venait d’être construite.

Anatelka et son mari ont dû se réinstaller au village dans une maison privée d’eau et d’électricité appartenant à un proche. Quant à leurs enfants, ils restent chez des amis à Brcko.

Sous l’eau, on peut voir des serpents grouiller aux pieds d’Anatelka, mais elle ne leur prête pas la moindre attention. Son regard demeure braqué sur son ancienne maison. Après un certain temps, son mari Stevo revient de sa courte expédition, l’air contrarié : il a été impossible pour lui d’explorer l’intérieur de la maison.

« Je n’ose même pas imaginer à quoi ressemble l’intérieur », a soupiré Stevo, qui assume l’entière responsabilité financière de cette famille de quatre et ne dispose d’aucune économie pour rebâtir la maison.  

« Qu’est-ce que je peux bien faire, demande-t-il en haussant les épaules. Je ne vois pas ce que je peux faire de plus que de nettoyer et de désinfecter la maison quand il n’y aura plus d’eau. »

Au centre d’hébergement que la Croix-Rouge a aménagé dans un gymnase à Brcko, Anda Pilic, une femme de 79 ans, exprime à un bénévole son envie de monter dans un bateau et de se rendre dans le village de Krepsic, non loin de là, afin de voir l’état de sa maison.

« Je veux voir ma maison, même si c’est dangereux et que je risque d’être emportée par le courant », déclare-t-elle. Anda a déjà perdu une maison lors de la guerre des Balkans dans les années 1990. Elle est atteinte du diabète, mais, heureusement, l’hôpital local lui fournit régulièrement des trousses d’insuline. De son côté, la Croix-Rouge distribue vêtements et repas auprès des quelque 150 sinistrés, dont Anda, qui vivent temporairement dans le centre d’hébergement.  

« Nous sommes nourris, a-t-elle dit. Au moins, nous n’avons pas faim. »

Les Sociétés de la Croix-Rouge de Serbie, de Bosnie-Herzégovine et de Croatie ont mobilisé près de 10 000 bénévoles afin de venir en aide aux personnes touchées par les inondations. Entre autres, la Croix-Rouge aide au bon déroulement des évacuations, offre de l’hébergement et du soutien psychosocial, distribue des vivres et des vêtements et réunit les familles qui ont été séparées par le sinistre.

Les Canadiens désireux de contribuer financièrement peuvent faire un don en ligne, en composant le numéro 1 800 418-1111 ou en communiquant avec leur bureau local de la Croix-Rouge canadienne. Les chèques doivent porter la mention « Inondations dans les Balkans 2014 ». Les dons recueillis serviront à soutenir les collectivités sinistrées.
 
 
 
 

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